Agustí PUIG

 

Un peu avant, la peinture épaisse et liquide, versée du seau, a joué avec la pesanteur au contact du support. Elle s’est aplatie comme une lave chaude selon la gestuelle décidée par le peintre. Le bombé de la forme a créé un relief, que toute lumière devra intégrer lorsque l’oeuvre sera enfin proposée au regard.

C’est le choix de l’artiste, de conserver, accentuer ou effacer. Et une partie de ce qui fait la spécificité du travail d’Agusti Puig règne précisément dans cette gestion de l’épaisseur de la trace. L’autre, renvoie en permanence à ce que je nommerai l’arabesque. Non pas celle de Giacometti qui n’en finit pas de revernir sur elle-même ni celle de Matisse très affirmée tout en jouant l’économie du trait, mais plutôt celle de Modigliani, sensible et sûre, qui parle si bien de la femme et des émotions qu’elle suscite.

De toujours les artistes ont exploité des thèmes favoris où leur expression se livre plus facilement. Comme nous, ils ont des obsessions autour desquelles ils n’en finissent pas de tourner. Pour Agusti, il est clair que ce sont le corps de la femme, le
profil du visage, parfois les membres, pieds ou mains. Autant de signes graphiques qui de manière récurrente apparaissent dans cette oeuvre à la fois légère et imposante. Puissante, large et sensuelle, toujours dans un même élan créateur.

Michel dieuzaide