Jingge DONG

 

Né à Pékin (CHN) en 1989, il est diplômé de la China Academy of Art de Shanghai (CHN) et de l’Académie des Beaux-Arts de Venise. Il vit et travaille à Venise.

La peinture de Jingge Dong est un monde qui fluctue entre deux hémisphères, un lien et un désir de connexion entre l’Orient et l’Occident. À propos de sa propre peinture, l’artiste parle en effet d’une “re-compréhension” de ses racines culturelles à travers l’intégration de formes et de styles européens. Les “visions liquides” de Jingge Dong appartiennent autant à la tradition de la peinture “guohua” qu’aux Maîtres de la couleur, en particulier ceux de Venise des XVIe et XVIIe siècles. Après avoir été formé à l’Académie Nationale des Arts de Chine, l’artiste a achevé ses études à l’Académie de Venise, ville où l’œil des artistes est invité à se plonger dans les eaux lagunaires, nageant, sautillant et oscillant continuellement. Eau, air, lumière et couleur ne font qu’un à Venise. Dans ces œuvres, on trouve un espace aérien, ouvert, dilaté, d’où se dégagent des vapeurs et des humeurs, et où l’on peut ressentir un calme diffusé, un calme qui ne doit cependant pas être confondue avec le statisme. Ici, en effet, tout vibre et brille. Par rapport aux rouleaux orientaux, qui imposaient une lecture-parcours à l’intérieur du périmètre de l’œuvre, ces tableaux ne comportent pas de narration, pas de centre, et pourtant les œuvres conservent une forte unité interne malgré leur effet centrifuge. Plus généralement, l’art de Jingge Dong repose sur la capacité de dissoudre les formes, presque à les vouloir oublier. À la fin, tout se désagrège en taches de couleur vaporeuses et voluptueuses.

Ce que nous voyons est un monde de “choses flottantes”, suspendues dans le temps et l’espace.

La peinture de Dong, réaliste à ses débuts, est désormais caractérisée par une figuration à peine esquissée, mais qui se dissout progressivement, s’évaporant à la fois par la force incandescente de la matière chromatique et par un nouvel intérêt radical pour le processus de transformation de l’image.